des nouvelles, un jour...
Je ne trouvais même plus le mot de passe de ce blog. J'ai perdu de longues minutes à relire des trucs... ça faisait longtemps que je n'avais pas ouvert ces pages. Nostalgie, nostalgie.
Bon. Alors quoi ? Comment ça se passe un retour au monde normal ? Ben ça va. On est vite dans le moule, on est vite de nouveau stressé. Nous sommes arrivés en Suisse le 14 juillet 2008. Le 15 août, Nino commençait l'école. Nous avions trouvé un appartement "en attendant", Stéph avait du boulot, moi des remplacements (heureusement à mi-temps), Zélie allait à la crèche, bref, c'était reparti comme en quarante.
Nous avons passé presque 6 mois à ne jamais être fatigués. C'était incroyable, on se levait le matin reposés, sans avoir les paupières qui collent et du plomb au fond du cerveau. Mais c'est fini. On est devenus normaux.
Nous avons fait quelques séjours à l'étranger, en Grèce, en France... Nous avons repris l'escalade, que nous ne pratiquions plus depuis bien longtemps. Stéphane a fait quelques voies difficiles dont Into the wilde (voir ici http://www.nicolaszambetti.ch/terrain_de_jeu/4/51 ) qui lui a fait bien plaisir. Pour ses 40 ans, il s'est offert le Mont-Blanc, avec son papa.
Moi, je me suis lancée dans le jardinage, bio évidemment. Je rotationne mes cultures, je fais du purin d'orties, ça me vide la tête ! J'ai aussi un vrai boulot de bibliothécaire, à 70%. Je me suis lancée un moment dans une table d'hôte, avant de trouver une place fixe. C'était vraiment une très belle expérience.
Nino est resté solitaire mais sociable. Zélie est devenue une miss. Avec un amour immodéré du kitsch et des trucs qui brillent. Ils ont longtemps regrettés le voyage, en parlent encore de temps en temps, même si Zélie ne se rappelle plus grand chose. Je suis sûre que ces années passées ensemble restent imprimées en eux. Quelle chance nous avons eu de pouvoir passer tant de temps ensemble !
Nous avons acheté une maison et cet été, nous sommes dans la retape. Quel boulot ! Mais après la rénovation de Shipibo, on a plus peur de rien. On s'est quand même dit que nous ne nous facilitions pas la vie... Comme le voyage, cette nouvelle aventure a débuté sur un coup de tête.
Autour de la maison, il y a un grand verger. J'ai déjà des idées...
Shipibo lui, continue sa vie de voilier. Je viens de voir qu'il était à vendre... vous pouvez suivre ses aventures ici http://shipibovoyage.over-blog.com/ Ce serait bien si le prochain propriétaire pouvait aussi faire un blog... Ce bateau me manque. Je l'achèterais bien tien ;)
Pour finir et conclure, il est plus facile de partir que de rentrer. Je reste toujours un peu nostalgique de ce voyage, comme si une partie de moi était restée sur les flots. C'est surtout dur, je trouve, de rester attentive à ce qui m'entoure, de ne pas me laisser absorber par les choses inutiles, mesquines. C'est pas facile de continuer à regarder le monde comme si le voyage continuait.
Pourtant, parfois, ici le vent souffle les nuages dans le ciel, comme en Nouvelle-Zélande. Et Stéph et moi le remarquons toujours.
En revenant de voyage nous sommes comme des galions pleins de poivre et de muscade et d'autres épices précieuses, mais une fois revenu au port, nous ne savons jamais que faire de notre cargaison
Nicolas Bouvier
Bon, j'ai triché un peu avec mon dernier article... nous étions déjà à l'eau quand je l'ai écrit ! Stéph a vraiment bien travaillé, et nous avons finalement passé 13 jours à terre. Nous en avions prévu 21, donc on est plutôt contents ! Un peu de soudures, pas mal de peinture, de l'antifouling, gratter les fonds, nettoyer, changer le presse-étoupe... ça fait bizarre de se retrouver sur un chantier après deux ans de navigation. On ne peut pas s'empêcher de penser qu'on fait ça pour six mois seulement, et qu'ensuite, ce sont "les autres" qui en profiteront. Mais ça fait plaisir d'avoir un bateau comme neuf ! Nous restons encore quelques jours ici, à Port Dickson. Nous pensons visiter Kuala Lumpur lundi, et nous larguerons les amarres mardi. La météo est de toute façon tout le temps pareille : pas de vent ! On pourra tester ainsi notre presse-étoupe de façon prolongée ! 
On a gagné, on a gagné ! Les enfants et moi avons fini le sapin bien avant la mise à l'eau de Shipibo ! Nous étions prêts pour la venue de St-Nicolas. Savez-vous que ce coquin achète ses biscuits et ses mandarines en Malaisie ? Si, si, c'était les même que ceux vendus à l'épicerie du coin. Sacré St-Nicolas ! 
Dans la froidure de l'hiver qui avance, je suis sûre que vous en rêvez tous, de cette île perdue, tiède et paradisiaque. Voici donc un minuscule bout de Polynésie française pour vous tenir le coeur au chaud.
Nous avons sortis le bateau de l'eau pour lui faire subir une cure de rajeunissement. Bruit, poussière, désordre sont au rendez-vous. Soudures, peintures et antifouling sont au programme.