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Trinidad                 

Trinidad, baie de Chaguaramas, le 28 mars 2006

 

Bonjour tous !

 

Après plusieurs mois de silence pour certain, voici des nouvelles de Shipibo et de son équipage.

 

Début janvier, nous avons quitté notre appartement de St James pour nous installer sur un Shipibo bien loin d’être terminé. Nous avons vécu quelques mois chaotiques, entre poussière et chaleur, soleil et pluies tropicales, cris d’oiseaux et bruits de machine. Les travaux ce sont révélés plus importants que prévus. Nous avons tour à tour gratté des m3 de rouille, poncé, peint l’intérieur du voilier, la coque et le pont, nettoyé, changé de la tuyauterie, remplacé des matelas, des revêtements, fait changer le moteur in-board, fait souder de nombreux trous dans la coque, sans compter les innombrables « yaka » qui prennent la moitié de la journée, quand ce n’est pas deux jours. Et tour à tour, nous nous sommes jurés de ne jamais devenir mineur, peintre, électricien, mécanicien, plombier, soudeur… Le plus pénible reste que durant ces 3 mois, nous avons dû prendre beaucoup de décisions importantes, sans vraiment être sûrs ni des données, ni des réponses. Mais c’est comme ça qu’on apprend, non ?

La vie sur le chantier n’a pas toujours été drôle pour les enfants non plus, c’est sale, bruyant, mais surtout, c’est pas marrant de vivre avec des parents constamment occupés.[…]

Début mars, Shipibo a enfin pris son envol, au sens propre du terme, puisque le travel lift (énorme grue) l’a suspendu a plusieurs mètres du sol avant de le mettre à l’eau. Dès les premiers essais de moteur, nous avons entendu un bruit terrible. Impossible de naviguer avec un tel bruit. Nous avons donc ressorti le bateau de l’eau deux fois pour tenter de résoudre ce problème. Actuellement, nous sommes donc sur le sol, nous avons modifié une partie de la coque, et nous croisons les doigts en espérant sans oser y croire que nous avons résolu notre dernier problème majeur et que nous pourrons enfin quitter cette île.[…]

Nous avons tout de même profité des quelques semaines où Shipibo était à l’eau pour naviguer un peu et aller dans une petite baie à l’eau plus claire qu’ici, ou tout est très pollué. Les enfants ont donc goûtés aux joies de la navigation et de la baignade, et je dois dire que toute la famille a beaucoup apprécié ces petites vacances. Bon pour le moral. Quel bonheur de voir notre voilier sous voile, et de constater qu’il va bien, qu’il est bien équilibré. Bon, ce n’est pas un bateau de course, mais on ne lui demande pas ça.[…]

 

Et la suite ? Eh bien, nous espérons décoller une fois pour toute de Trinidad avant le 4 avril et nous allons remonter vers le nord des Antilles, jusqu’en Martinique jusqu’à fin avril. De là, nous avons plusieurs options (et nous ne savons toujours pas laquelle choisir) : partir pour Panama, le Pacifique et le tour du monde (mais ça devient un peu tard dans la saison ; la saison cyclonique commence en décembre dans le Pacifique, et les distances sont grandes…) ; remonter encore vers le nord, et passer l’été au Canada, dans les grands lac, profiter des Antilles jusqu’en juin, puis revenir ici et au Venezuela pour échapper aux cyclones. Nous envisageons même un retour en Suisse de quelques mois ou un passage en Guyane française pour travailler un peu. Les années suivantes dépendent de notre décision… inutile d’extrapoler, nous vous tiendrons au courant dès que nous en saurons un peu plus. Nous devons partir et naviguer en famille, avant de pouvoir décider quoique ce soit.[…]

 

 

On vous embrasse

A bientôt

L’équipage de Shipibo

 


Caraïbes

 

[Bequia, le 13 avril 2006]

 

Nous y sommes !

[…]

Notre première navigation a donc été une petite traversée de 24h, jolie mise en bouche pour Shipibo et son équipage. Le bateau va bien, il tient bien son cap, il est agréable en mer.[…]

Nous avons passé quelques jours dans les Grenadines, Union, Tobago Cays, Mayero et maintenant Bequia. Notre prochaine étape est donc la Martinique, nous pensons partir demain. Ensuite, et sauf événements particuliers, nous nous sommes décidés à affronter la mer des Caraïbes pour nous rendre à Panama. De là, nous partirons dans le Pacifique.[…]

 

Un nouveau rythme de vie est entrain de se mettre en place sur Shipibo, plus tranquille et mieux répartie entre les loisirs et les différents travaux d’entretiens. Nous prenons le temps de jouer avec les enfants, de faire notre pain, d’étudier les Glénans (la bible du navigateur), et les documents nautiques qui nous servent à préparer la suite de notre voyage et même de lire un peu de vrais romans ! En arrivant dans les Antilles, nous quittons paradoxalement le monde des navigateurs à longs termes pour trouver l’ambiance des voiliers de locations. C’est rigolo, car c’est vraiment différents, les premiers recherchant le contact, les seconds, en équipage nombreux, se suffisent à eux-même et nous regardent à peine. Nous profitons de toute l’infrastructure mise en place pour les touristes, et ce matin, par exemple, j’ai acheté le pain frais du jour depuis Shipibo, à un homme venu en barque colorée. Je pourrais acheter de la même façon de la glace, des légumes et des fruits, des langoustes ou du poisson, du fuel et de l’eau, et même des t-shirts ! Je n’ai jamais vu ça ailleurs qu’aux Antilles, et cette atmosphère nous plonge dans une véritable ambiance de vacances.[…]

 

 

On vous embrasse

A bientôt

L’équipage de Shipibo

 

 Panama



[Panama, le 1er juin 2006]

 

Bonjour à tous !

 

[…]

Début mai, nous avons passé un agréable séjour en Martinique, ou nous avons renoué avec joie avec le saucisson, les ravioli, la mousse au chocolat, le gruyère apporté de Suisse par les parents de Stéph.[…]

Le 10 mai, nous sommes partis pour notre première grande traversée, 10 jours de mer en direction de Panama. Le voyage s’est montré formateur : plusieurs type de temps, de la petite brise au vent relativement fort, de la mer plate à la bonne grosse houle. Nous avons constaté qu’il nous fallait du temps pour trouver un rythme[…].

Nous sommes arrivés à Panama le samedi 20 dans l’après-midi. Le port de Panama, côté Atlantique est vraiment très impressionnant. D’énormes cargos s’y croisent chaque jour, 24h/24. Des marchandises du monde entier s’y déchargent et s’y chargent, dans un va et vient incessant de camions et de grues. Il y a du bruit partout, tout le temps, le port est baigné jour et nuit dans la lumière orange des réverbères, il y a de la fumée, du brouillard dû autant à la pollution qu’au fort taux d’humidité. Les quelques voiliers aux mouillages font vraiment figure de jouets, à côté des mastodontes que sont les Panamax, cargos fait sur mesure pour passer le canal, trop étroit par endroit pour accueillir l’ensemble de la marine marchande. Nous arrivons au début de la saison des pluies, le ciel est noir, de violents orages éclatent régulièrement. Le premier soir, nous avons l’impression d’être arrivés au bout du monde, dans une ambiance de fin du monde…

Nous avons donc mouillé à Colon, devant le yacht club. Il a fallu attendre lundi pour faire les démarches administratives en vue de notre passage du Canal. Nous avons donc passé notre lundi matin à courir après un chauffeur de taxi hyper efficace qui nous a entraîné de photos passeport en photocopies, de permis de séjour en permis de navigation, d’autorités portuaires en autorités du canal… bref, un joli parcours du combattant, soldé par l’arrivée le lendemain matin du « mesurement », la personne qui nous donne l’autorisation de passer le canal avec notre voilier. Le soir nous appelons la station de surveillance du canal pour connaître notre date de passage, ce sera pour le 29 mai. Il nous manque encore 3 « handliner », des équipiers pour tenir les amarres durant le passage des écluses. Stéph s’embarque sur deux voiliers amis, et nous procédons ainsi à un échange de services ; nous embarquerons encore Paul, un anglais en balade : l’équipage est trouvé[…]

Nous ne pourrons malheureusement pas visiter Colon. En effet, il est fortement déconseillé de se promener en ville, il y a régulièrement des attaques à main armée envers les touristes. Les quelques routards rencontrés au bar du yacht club nous confirmerons l’ambiance malsaine de la ville. Nous ne verrons donc que les immeubles borgnes et les rues sales et mal entretenues visibles par les vitres du taxi… Je ferai tout de même un passage au marché local, véritable caverne d’Ali baba, regorgeant de légumes, de poulets, de cochons coupés en deux, d’œufs et de monde !

Le 28 au soir, nous rappelons la station de contrôle pour connaître notre heure de passage : 17H15. Tout va bien, nos équipiers, déjà de l’autre côté, à Balboa, auront tout le temps de prendre le bus pour venir nous rejoindre. Je leur envoie un mail allant dans ce sens. Le 29 à midi, nous rappelons une dernière fois la station pour une ultime confirmation : catastrophe, le départ est avancé à 15h45 ! Angoisse à bord ! Suspens garanti… ils arriveront à 15h30 !

Nous passons les trois premières écluses de nuit, et mouillons au lac Gatun en attendant le lendemain. Au matin, un nouveau pilote arrive, et nous découvrons les splendeurs du lac. Le canal chemine entre des îlots de terre rouge, couverts de jungle. Les couleurs sont magnifiques, et nous regrettons de ne pas avoir la possibilité de rester plus longtemps sur le lac. Nous passons les trois dernières écluses en début d’après-midi, nous passons sous le pont des Amériques, ça y est, nous sommes dans le Pacifique. Une nouvelle page s’ouvre devant nous. Après une nuit passée dans le très désagréable mouillage d’Isla Flamingo, devant Panama City, nous partons pour les Perlas, petit archipel dans le golfe de Panama. Nous pensons y rester quelques jours, avant de repartir pour les Galapagos, distants de 900 milles environs, soit une dizaine de jours de navigation par bon vent… mais nous sommes dans le pot au noir, l’endroit où convergent les différents alizés, ce qui donne comme résultat une zone sans vent. Nous mettrons certainement plus de 10 jours pour arriver aux Galapagos.[…]

 

On vous embrasse

A bientôt

L’équipage de Shipibo

 

 

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Texte Libre

Shipibo n'est plus à vendre

Nous souhaitons bon voyage à ses nouveaux propriétaires, Loïc et Axèle. Qu'à travers eux, Shipibo continue à vérifier chaque jour que la terre est bien ronde. Et qu'il nous fasse encore un peu rêver...

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Nous ne sommes pas très différents de vous : une famille de quatre, Stéphane le papa (36 ans), Sophie la maman (34 ans), Nino, le fils ainé (6 ans) et Zélie la cadette (3 ans). Nous n'avons jamais mangé de la vache enragée, nous n'avons pas économisé la moindre pièce durant des années, nous n'avons pas de métiers rapportant particulièrement d'argent (décorateur d'intérieur et bibliothécaire), pas d'héritage autre que celui du goût du rêve.
Et pourtant, nous sommes partis pour un peu moins de trois ans sur notre voilier pour ce qu'on appelle une circumnavigation, un tour du monde à la voile.

J'écris ce premier article de Malaisie, où nous allons passer deux mois, parce qu'il est déjà temps pour nous de penser au retour, et que j'imagine, peut-être à tort, qu'un blog est un bon moyen de présenter notre voilier et que ceci nous aidera à le vendre dès notre arrivée en France. Et aussi parce que nous avons envie de partager avec vous quelques beaux moments.


Ce blog se compose de deux parties distinctes :

Une partie technique Le voilier , qui présente notre bateau sous ses différents aspects. Vous y trouverez un inventaire du matériel à bord, un plan et une description de Shipibo.

Une deuxième partie dédiée au voyage. Vous trouverez de courts textes de présentation de nos différentes étapes sous la rubrique Les escales qui se veut pratique et une Lettre aux amis parlant un peu plus de nos impressions de voyage. 


L' Album photo contient des images de notre périple (Voyage) , mais aussi des photos qui vous permettront de vous faire une idée de Shipibo (Le bateau) et des travaux de rénovation et d'entretien que nous avons réalisés (Rénovation et entretien).

En cliquant sur mes différents Liens, vous voyagerez avec d'autres navigateurs, ou vous obtiendrez des informations pratiques ou techniques.

La Bibliographie rescence les documents que nous avons utilisé durant notre voyage.
La rubrique Lectures contient nos coups de coeur et nos découvertes au fil des trocs et des échanges.

Dans la  Rubrique à brac nous partageons avec vous quelques réflexions, conseils ou astuces.

J'espère que ces différentes rubriques sauront vous intéresser et vous donner l'envie de partir à votre tour.

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